Rencontre avec des bénévoles de l’Association SOS Méditerranée

Le jeudi 7 avril, pendant le cours de français avec Mme Pilling nous avons pu rencontrer des bénévoles qui nous ont appris de nombreuses choses bouleversantes et troublantes sur ce qu’il se passait encore de nos jours dans notre monde dit civilisé.

Tout de suite, l’expression qui accompagne le nom de l’Association « Together For rescue » nous a marqués car elle a un sens très fort. En effet, elle souligne la démarche sincère et collective de cette association humanitaire.

Dès le début de l’intervention, Sophie, Claudine et Laurence, les trois intervenantes bénévoles nous ont expliqué que ceux que nous appelions « migrants » étaient appelés par l’Association «  des personnes qui se déplacent par la mer » ou des « rescapés », et ces appellations étaient importantes pour elles parce qu’ elles traduisaient leur respect et aussi la prise de conscience des risques pris.

La devise de SOS Méditerranée est « SAUVER-PROTEGER-TEMOIGNER » et le déroulé de l’intervention s’est fait en suivant chaque mission contenue dans cette devise.

Nous avons visionné de nombreux témoignages. Dans le premier, cette phrase nous a interpellés : « J’aurais préféré mourir que de rester un jour de plus en Libye ». C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés plongés dans un univers dont nous n’aurions pas soupçonné l’existence. Et tout de suite, nous nous sommes rendus compte du désespoir éprouvé par ces personnes prêtes à tout pour fuir la souffrance.

Osei, 31 ans, originaire du Ghana quitte son pays pour travailler en Libye car ses champs avaient brûlé mais en Libye, il est arrêté et emprisonné dans une cave et après plusieurs mois de privation et de torture, il est libéré contre de l’argent réclamé à sa famille par ses ravisseurs avides et cruels.

Le trafic humain rapporte plus d’argent que le trafic d’armes et de drogue. Cette information nous a choqués. Être au XXIème siècle et entendre cela, est affligeant !

Nous avons ensuite entendu le témoignage de Cyril, originaire du Cameroun qui expliquait qu’il est dangereux d’être chrétien et noir en Libye. Il a subi la torture et ses tortionnaires lui répétaient « Si tu ne paies pas tu mourras, et ce sera une bonne chose ! ». Les jeunes libyens dès qu’ils ont une arme s’entraînent en tirant sur ces passants noirs. Ce témoignage nous a choqués !

Les femmes, les hommes … sont violés à côté des autres … On leurs crache dessus…

Ces paroles dites par un rescapé nous ont bouleversés : «  Dans un monde qui a perdu tous ses sens /L’homme a perdu toutes ses qualités d’être raisonnable ». Elles résument toutes nos sensations face à ces témoignages.

SOS Méditerranée est une Association civile européenne qui est née après le terrible naufrage du Lampedusa en 2013 qui a coulé avec 360 morts sur 500 personnes qui traversaient de la Libye en Italie. L’opération Mare Nostrum a permis ces sauvetages. C’est en 2014 qu’est créée SOS Méditerranée à partir de dons qui permettent la location d’un bateau l’« Aquarius » qui est sous pavillon allemand. (Nous avons appris qu’une journée de bateau coûtait 14000 euros. )Elle bénéficie de 92% de dons pour 40 000 donateurs et fondations dont des villes et des régions. La ville de Marseille a donné par exemple 30 000 euros.

Aujourd’hui, le bateau est sous pavillon Norvégien et s’appelle « Ocean Vicking », c’est un avantage car il est plus grand et a donc une plus grande capacité d’accueil.

SAUVER ces rescapés fait parti du respect du droit maritime que tous les pays ont signé, il s’agit de la convention SAR qui consiste à porter secours à toute personne en danger en mer.

Tous les pays ont une zone maritime à surveiller donc ils doivent porter assistance aux personnes en danger et les ramener en port sûr. C’est en août 2018 qu’a été créée une zone de secours Libyenne qui a posé problème car ils s’opposent au sauvetage des « réfugiés » pour continuer leur trafic.

En un an, SOS Méditerranée a sauvé 150 000 personnes, à peu près l’équivalent de la ville de Toulon.

Parfois, ces « réfugiés » restent 14 jours en mer le temps de trouver un port sûr et ensuite c’est La Croix Rouge Internationale qui prend le relais.

On peut se demander pourquoi ces personnes prennent autant de risques mais, les intervenantes nous ont fait réfléchir sur les problèmes auxquels ils étaient confrontés : il y a la guerre, la misère, les dettes, la violence, les dictatures, le mariage forcée, les lois difficiles, l’homophobie ; et par rapport au Soudan, ces réfugiés fuient le service militaire à vie.

Nous avons également appris le règlement de Dublin qui consiste à ce que le premier pays qui les accueille doit s’en occuper. Il s’agit très souvent de la Grèce, l’Italie et l’Espagne.

Les embarcations de 30 personnes avec 150 personnes sont souvent récupérées, et en effet, le naufrage est inévitable.

Les passeurs vendent à des prix exorbitants aux réfugiés désespérés une traversée de trois heures mais en réalité elle est de trois jours (traversée de la Libye à l’Italie). Ils savent qu’ils sont voués au naufrage mais cela leur est égal, l’argent seul compte pour eux. Le mélange eau salée et essence entraîne des brûlures terribles, d’ailleurs une équipe médicale de 11 membres se trouve à bord pour les soigner.

Nous remercions Sophie, Claudine et Laurence pour nous avoir consacré du temps et nous avoir apporté une vision réaliste sur le monde qui nous entoure. Elle nous ont ainsi fait prendre conscience de la difficulté de vivre même dans le monde d’aujourd’hui que l’on pourrait croire meilleur.

Classe de 2nde F